La Déchirure

La Déchirure

Cœur meurtri cœur déchiré. 
Cette plaie s’est ouverte comme la Terre qui se scinde dans un tremblement étourdissant et laisse un épais brouillard.
Ton cœur est le marin privé de ses eaux.

Tu pleures de joie.
Amour ô combien gigantesque.
Aussi puissant que Pégase pour galoper et voler sur les océans.
Marathonien pour escalader et dévaler les cimes des montagnes.
Tu as aimé comme le feu des incendies.
Intense, sauvage, ravageur, absolu.
Ça brûlait sans concession.
Tu as aimé si fort dans chaque recoin de chaque cellule et particule de ton être que cette frontière, ta petite enveloppe charnelle te paraît si riquiqui,
Que les mots te semblent pauvres et démunis face à cette immensité sublime.
Tu as aimé comme une galaxie chargée d’étoiles.
C’était si beau même dans la laideur.
Tu croyais à l’indestructible et à l’éternité.

Tu pleures de tristesse.
Où est parti votre amour ? Car vous vous aimez toujours.
Comment dit on au revoir à son grand A ?
Que vont devenir vos regards quand ils se croiseront ?
Il n’est plus ton mec ton mari ton confident ton ami ton épaule ton roc.
Il est celui qui était ton unique.
Il est ta douloureuse et douce mélancolie.

Tu es la fleur sans pétales, l’oignon pelé à cœur, le poulet déplumé.
Tu es nue sans ton microbiome.
Juste dans ta poitrine s’est logé ce nouveau creux.
C’est la douleur du vide assourdissant.
La perte qui pèse de tout son poids et qui occupe une place immense.
Ta déchirure
Cette faille aussi profonde et solide que la roche de la grotte de Lascaux.

Ta flétrissure ta boursouflure ta déchirure tu la portes avec toi dans le creuset de ton cœur tatoué.

Ma belle balafre je te chéris te serre t’enlace et te console dans une étreinte.
Lucio Fontana


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