Phoenix

Phoenix

Se décharger se débarrasser pour reconstruire.
Abandonner pour laisser place à un nouveau départ fertile.
Tu ne gardes pas les ruines comme relique et tu ne fais pas non plus table rase en feignant de remettre le compteur à zéro.
Pas de cache-misère sous le tapis.

C’est le temps de la purge maximale !
Tu nettoies, tu balayes, tu épures.
Et le karcher est ton destrier.

Les bourrasques s’enchainent sans te laisser le temps de reprendre ton équilibre.
Elles te percutent comme un coup de poing à la Mohamed Ali.
Encaisse.
Tombe si nécessaire.
Va jusqu’à presque te noyer sous la vague, à suffoquer et à abandonner tes dernières forces.
Va jusqu’à te laisser partir.
Tu n’as pas compris ?

Meurs pour renaître.
Tu brûles et tes peaux se consument successivement dans un arrachement violent et féroce.
C’est l’incendie tout entier en toi et tu deviens lambeaux.
Ça s’effiloche s’étiole comme les cheveux déracinés par le cancer.
Aucune anesthésie 
Et le scalpel s’enfonce dans ta chair.
Il l’ouvre, l’étire et la décolle.

Les vitres se brisent et explosent.
Les déflagrations résonnent en toi tels des chocs sismiques.

Accueille-les.
Elles t’ébranlent et te dévastent.
Tu ne peux rien faire.
Un instant, tu voudras rester croupir dans ta moisissure devenue gangrène mortifère.
Tu voudras te raccrocher et t’agripper à des sources familières pourries comme l’arbre qui lutte pour ne pas être emporté par la tempête.
Mais tu sombres.
Balloté, égaré, submergé, dépassé
Toute tentative de résistance est vaine face au chaos qui se déploie. Alors épouse le mouvement.
Avec ta peur, rentre dans la tornade et après plusieurs tentatives maladroites et infructueuses, sois-en sûr, tu danseras avec elle.
Tu surferas ses tourbillons.

Renonce à ce qui n’est plus et donne lui une digne sépulture.
On ne bâcle pas des adieux.
Béni ce temps de recueillement et de gratitude car une nouvelle floraison plus vigoureuse et lumineuse verra le jour.
De la chrysalide de la chenille naîtra un papillon forgé par l’adversité et le courage.

Tu ne le sais pas encore.
Tes mille morceaux brisés et tes cendres fumantes se transformeront en un phénix scintillant.

2 réponses à “Phoenix”

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