Grandir

Grandir

L’évocation de son prénom te raidissait le corps.
Ton sang s’accélérait comme s’il devait contre-attaquer un éventuel danger.
Tes dents mâchouillaient ta rancœur.
Ton cœur se contactait et se crispait.
Tu te faisais rempart.
Et l’autre était coupable.

Coupable d’avoir failli à sa parole.
Coupable de traîtrise envers votre pacte.
Coupable d’être parti et de t’avoir rejeté.
Toi, tu croyais à l’alliance éternelle et immuable.
Toi, tu t’illusionnais d’une vision absolue mais erronée.
Un idéal ou un caprice ?
De l’amour ou un manque à combler ?
Toi, tu croyais qu’un engagement pris était une promesse intangible.
Mais il n’y a de permanent que le changement.

Tes parents, ta famille, tes amis, tes fidèles, tes soutiens, ton chéri, tes piliers sont libres de choisir une nouvelle direction.
L’autre ne te doit rien à jamais.
L’autre n’est coupable de rien si tu es en colère, triste ou désœuvré.

Ton ressentiment que tu gardais comme ton vieux doudou complice s’effondre et se déchire en lambeaux.
L’image de la victime et du bourreau explose.
Regarde-toi et tiens-toi.
Digne comme un roi.
Humble comme un sage.
Majestueux comme un paon.

Ta prison se démonte et ton cœur s’ouvre comme s’il connaissait déjà instantanément le chemin.
Pardonner pour guérir.
Guérir pour grandir.
Grandir pour nous éveiller.

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