Parce que tu croyais que l’amour peut tout

Parce que tu croyais que l’amour peut tout

Souviens-toi de ta première blessure d’adulte encore enfant. 
De ce passage de la frêle innocence à la réalité crue âpre et brutale.
Encore préservé et protégé, le voile se lève.

D’un coup d’un seul on t’arrache la couverture dans laquelle tu étais si bien enveloppé.
Est-ce cela que nos sans-abris ressentent quand on les déloge et qu’on les expulse de leur bout de béton sur lequel ils sont assis
et qu’on érige des pics pour les chasser toujours plus loin ?
En un instant tu déchantes et tu bascules.
Ahuri, hébété, hagard
Le sol se disloque sous tes pieds et tu restes sur place car tu ne comprends pas.

Parce que jusque là l’abandon et le rejet t’étaient inconnus.

Elle entre dans ta vie comme un surgissement violent et impitoyable.
Tu rencontres la perfide qui se faufile sans être vue.
Elle serpente, bondit et mort.
Trahison

Comme toutes les premières fois, elle se scelle profondément dans ton cœur.
Elle est sanglante car elle vient d’un être que tu estimes et aimes.
Il te tourne le dos aussi simplement et ne se retournera pas.
Aucun mot
Aucun regard
Tu es banni rayé supprimé aussi facilement qu’un fichier placé dans la corbeille.

Tu cherches et tu ressasses pour détricoter l’inexplicable.
Qu’as tu fait ? Comment ? Pourquoi ?
Quel que soit tes maladresses, tes erreurs, tes fautes,
Tu croyais que vous étiez invincibles.
Tu croyais à l’indestructible à l’inaltérable.

Parce que tu croyais que l’amour peut tout.
Parce que tu croyais que les promesses d’amitié et de loyauté c’est pour la vie.
Des pactes d’amour immuables
Parce que tu croyais si fort.
Trop fort !
A ces êtres, tu leur a donné ton éternité.
N’est ce pas ce que font les mariés ? Et les belles amitiés ?

L’amour est beau sublime puissant intense absolu gigantesque
Phénoménal !
Et pourtant il ne suffit pas.
Quand l’un des deux ne donne plus...

Il est essentiel et indispensable.
Il est tout et transcende la laideur.
Mais il est incomplet.

Comme tout ce qui naît est amené à mourir.
L’amour, lui aussi, est pris dans le tourbillon de l’impermanence.
La certitude d’aujourd’hui ne vaut pas celle de demain.

Parce que tu croyais que ça durerait toujours.
Au delà de l’adversité,
Au delà des années qui s’échappent.

Ce volte-face t’a fait pousser bien vite.
Et depuis tu distilles ta confiance à fines gouttes comme un nectar précieux.
Tu la délivres aux plus patients.
Tu d’adaptes à ce qu’ils sont et te détaches de toute attente.

Peut-être touches tu là une part de la vraie liberté ?
Tu avances sans espérer,
Sans attendre éperdument leurs mots, leurs excuses, leurs conseils, leurs soutiens, leurs regards bienveillants.
Même si le doute t’assaille et te tenaille, ta véritable force est en toi.

Pardonne-toi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.