Tu as surmonté de petites et grandes peurs. À force de patience, tu les as domptées et beaucoup se sont évanouies comme les pétales de fleurs emportées par un coup de vent. Elles n’étaient donc pas si fortes et si coriaces comme tu le présumais ? Ton esprit les avait gonflées jusqu’à te contraindre à la paralysie de survie.
Le confort de l’inaction !
Voilà où tu prends ton bain. Petite pataugeoire d’eau stagnante Pas de danger, tu ne bouges pas. Rien ne peut t’arriver vissé sur ta chaise.
Ni l’échec ni l’égarement ni la faute Ni la réussite ni le progrès ni le succès Ni le jugement réprobateur ni la critique Ni ta déception Ni leurs regards incrédules Ni leur indifférence
Rien car tu n’oses pas. Tu repousses chasses et refoules ce qui demande à naître depuis tes pieds reliés aux confins de la Terre. Tu as peur de ta peur. Alors tu te la caches à toi-même.
Tu cherches éperdument à t’expliquer pour toi et pour eux. Légitimer ta différence. Ta démarche boiteuse qui frise l’infirmité. Ton regard violent acéré et implacable Argumenter ta colère. Justifier ta rage venue de profondeur inconnue pour toi même.
Ton monstre est pourtant ta lumière.
Cette nouvelle peur encore plus terrifiante est ton baromètre. Plus elle est grande plus ta découverte l’est aussi. Oui tu ne feras pas l’unanimité. Oui tu susciteras l’indignation et connaîtras le rejet. Oui tu seras peut-être seul. Mais l’incroyable inconfort où ton challenge t’entraîne est signe de ton authenticité.
Regarde la vague qui commence à se former. Ton corps pétille de peur. Ton corps frémit d’excitation et d’exaltation. Tu es le pur sang prêt à galoper sur la piste. Tu t’élances bondis plonges glisses et voles tour à tour.