Paix

Paix

Tu veux la paix. 
Ce grand et beau cadeau si recherché,
Cette terre promise de sérénité
Tu la revendiques et la réclames comme si elle était déjà tienne.

Alors tes limites atteintes par leurs agressions constantes et intempestives,
Tes plaies encore bien trop ouvertes à vif,
Ton instinct te guide et arc bouté dans ta nécessité de tranquillité
Tu romps, tu coupes, tu arrêtes.
Et te voilà dans ta bulle
Ta paix

Cette paix de circonstance,
Cette paix de survie où le repli est ta meilleure défense,
Cette paix où tu te penses en paix dans ta tanière.
Mais ne confonds tu pas paix et refuge ?

Si tu t’aventurais dehors et rencontrais de nouveau leurs rugissements et leurs crocs ?
La guerre reprendrait elle ou passerais tu ton chemin sans crainte ?

À cette seule pensée, ta paix idyllique vacille si facilement qu’elle laisse voir ses fragiles fondations.
Tu te croyais sauvé.
Tu te croyais libéré.
Tu te croyais en paix loin de tes détracteurs.
Mais il suffit d’une nouvelle pichenette pour ébranler ton limpide lac intérieur.
Ton calme olympien s’effondre et tes angoisses remontent comme un repas non digéré.

Se pourrait il que vouloir la paix et être en paix soit sensiblement différent ?
Se pourrait il que faire la paix te demande de dépasser ce que jusque là ce que tu ne tolérais pas ?

Être tranquille et replié à distance,
Ou être harmonieusement indifférent face à face ?

Prendre le risque de dépasser la conquête de territoire.
Déposer les armes pour aller au delà de tes confortables certitudes.
Car ta paix est sans doute dans ce que tu ne sais pas encore.

Ce pressentiment de suivre ce filet de lumière dans ce dédale.

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