Amazone

Amazone

À cru sur son cheval, ils galopent tous les deux à vive allure sur le sable humide.
Le bruissement des vagues les accompagnent.
L’écume chante pour eux.
Le soleil les berce tout autant qu’il les électrise.
Se lève t-il ? Se couche t-il ? Lui seul le sait
Car l’horizon est baigné de couleurs chaudes orangées.
Les éléments vibrent et résonnent en écho avec le galop rythmé de sa monture.
Et maintenant c’est tout le ciel et la mer qui se rencontrent, se chevauchent, s’entrecroisent et se mêlent pour devenir une sublime peinture à la Rothko.

Dépouillée,
Seins nus avec une unique pierre serpentine autour du cou,
Le regard déterminé et brillant,
Elle tient simplement quelques crins de crinière et ses jambes entourent charnellement son cheval.
À l’unisson ils sont en harmonie et foulent le sol en le brisant et en le caressant.
Le tranchent-ils ? Ou le surfent-ils ? Peut-être les deux, tellement la vision est magique et pourtant palpable.

Des flèches et un arc dans son dos,
Elle a son bras droit levé en l’air avec le poing serré et sa gorge profère des sons venus du ventre comme du centre de la Terre.
Son cri sonne l’heure.
Elle appelle les siens à se rassembler et à la suivre.
Et que tous ceux qui se reconnaissent, se mettent en branle.

« Qui est elle ? La fièvre s’est-elle emparée d’elle ? » entendons chuchoter ci et là dans l’air.
Elle, elle n’a que faire et continue sa course.

Son destrier, qui ne paye pas de mine à première vue, brille par sa fougue et son panache.
Excité, il trépigne et se déchaîne sans perdre son souffle marathonien.

Inarrêtables
Tous les deux mi-femme, mi-cheval
Ils répondent à l’astre de feu.
Guerriers du soleil
Ils bravent la peur et l’ignorance.
Dans le ciel, l'aigle majestueux plane en éclaireur.

La femme est-elle une sorcière, une déesse, une barbare ?
Elle est les trois réunies.
Envoûtante, sauvage et tribale

Car l’Homme aime bien mettre des mots sur tout, d’autant plus, sur ce qui lui échappe, le dérange, le percute et l’ébranle.

Amazone
Tu magnétises et suscites effroi.
Tu es cette Inconnue que l’on convoite et qu’on laisse cependant se dérober sous nos pieds.
Tu es cette femme qui a décloché son écrin de verre où le patriarche avait tant de plaisir à te maintenir.
Alors glisse et vole tout à la fois sur l'épais sillon de cendres ardentes que le soleil a tracé pour toi et ton pur sang.

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