Touchée, coulée… troublée !

Touchée, coulée… troublée !

Assise en tailleur, solitaire et tranquille devant ton horizon chatoyant et dansant d’ondulations vaporeuses, 
D’un coup, d’un seul, une flèche à trancher le métal, transperce ton dos et fracture tout ton être en de joyeux fragments lumineux.
Épais, chargés et racés, ils renferment chacun en eux une galaxie.
L’espace s’étend et se multiplie quand le temps, suspendu puis figé, disparaît.
Est-ce le début de la fin ?

Ou serait-ce la révolution en toi ?
La prise de pouvoir d’un ami que tu avais congédié jusque-là ?
Car usée à l’os, tu ne pouvais plus lui donner quoi que ce soit mais tu ne voulais plus rien recevoir non plus de lui.
Ton cœur au repos comme la terre en jachère qui repousse librement comme une belle sauvageonne.
Ton cœur en convalescence d’avoir tant offert et tant accueilli.
Overdose d’amour ?

Tu te souhaitais pourtant d’avoir envie...
Et voilà que cette flèche, d’une précision foudroyante, fend ta dernière armure.
Elle éclabousse ton cœur et tu es...

Touchée, coulée... troublée !

Ton sang bout, tes cellules sont prises de convulsions, ton cœur frise la surchauffe.
Le roi Désir !
Au-dessus, en-dessous, dans les vagues, tu remontes et retombes bientôt.
Bringuebalée dans tous les sens, tu bois la tasse sous l’eau.
Ça éclate, ça pique, ça brûle !

Touchée, coulée... troublée !

Alors tu cèdes et cesses d’aller contre le courant qui t’emporte.
Et le volcan se réveille et gronde comme il n’a jamais rugi.
L’éruption se déploie et dévale tes montagnes.
La lave dévaste tout en toi et te remplit à ras bord.
Le feu ne te consume plus comme jadis.
Bien au contraire, il est une injonction à vivre ardemment et à embrasser le verbe aimer.

Touchée, coulée... troublée !

Un nouveau paysage s’installe en toi.
Ton regard pétille et frétille de malice.
Tu souris toute seule niaisement que tu finis par te moquer de toi-même.
Mais ce sourire est scotché à ton visage. Il est cousu comme les diamants incrustés sur la couronne de l’impératrice.
Irrésistiblement tu te mordilles les lèvres comme pour te retenir et réprimer ce qui monte malgré toi.

Alors tu regardes l’immensité du ciel et hop tu t’évades en tête à tête avec le soleil et les étoiles pour reprendre ton souffle.
En silence tu répètes à tue-tête merci, merci et merci.
Car ne sont plus des larmes de peine mais bien des larmes de joie sur tes joues rouges.
Celles de sentir à nouveau ton cœur vibrer, tambouriner et galoper dans le grand bain du désir.

Touchée, coulée... troublée !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.