Coque de glace

Coque de glace

Son visage t’était masqué.
Il était caché sous une brume opaque.
Et le brouillard s’est chargé et solidifié en une épaisse couche de glace.
Comment établir un lien ?
D’où tu étais, le froid avait envahi tes mains.
Tu voulais la réchauffer.
Mais tout ton corps, ton esprit et tes pensées se coloraient d’air glacé.

Tu voulais la réchauffer.
Le bloc était si dense et hermétique.
Cela valait-il la peine de continuer d’essayer ?
Alors tu t’es mise en retrait et sans effort, tu as laissé faire tes mains.
Tu n’agissais plus.
Tu transmettais ce qui pouvait être délivré.
L’intention était là.
Tu acceptais que la porte soit fermée.
Tes mains la réchauffaient toujours.
Si bien qu’une légère percée s’est faite et a fait craquer le glaçon en un petit trou.
Toute sa coquille imprenable tenait bon.
Une fumée de souffre s’échappa de son entre par la petite fente.
Tu voyais sa vallée de roche.
Elle était encastrée et murée dans son refuge de cratères.
Elle se protégeait tant.
Son étau était devenu son doudou.
Sa coque de glace était le sanctuaire d’une camisole qu’elle ignorait.

Chasse-moi. Je continuerai à t’aimer.
Rejette-moi. Mon cœur restera ouvert.
Celle que tu repousses le plus demeurera toujours toi.
J’honore mon impuissance radicale à t’aider.
Mon amour illimité se lève et perdurera à travers la brume qui nous sépare.

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