Laissez-moi m’envoler

Laissez-moi m’envoler

Un puits sans fond est creusé en moi.
Ma terre est condamnée à être sèche, aride et infertile.
Le sol craque et se désagrège sous mes pieds.
Tout tremble et se fissure.
Le feu orangé apparaît sous la roche disloquée.
Je ne sais ce qui me ronge et me dévore.
Je ne sais... tellement le brouillard est devenu opaque et puissant.
La tempête fait rage en moi et mes forces me perdent inexorablement.
Je suffoque et me tords comme aspirée de l’intérieur.
La bougie se consume dans une danse macabre.
Aveugle, je ne sais plus où je suis et où je dois aller.
Je ne sais plus...
Ma pensée fragmentaire et explosée a abdiqué.
Je ne peux combattre.
Et je ne veux plus lutter.

Je ne peux plus.
Alors arrête !
Cesse mon enfant.
Je te le demande comme une supplication.
Arrête de vouloir me sauver et laisse-moi partir.
Laissez-moi m’envoler.

On pense que la mort est morbide par définition mais ce n’est vraiment pas si dramatique.
Bien au contraire, d’où je suis, dans les bras de la mère de toutes les mères, c’est une libération et un cadeau.
Le sourire et la tranquillité m’habitent maintenant.
Les nuages m’appellent.
Je vais aller dans une plus grande cour de jeu.

Ma fille, mon fils, mes enfants
Plongez, amusez-vous et jouissez de la vie, sinon vous perdez votre temps !
Soyez gloutons et hilares de croquer et chérir la vie.

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