Place

Place

« Reste à ta place. »
« Prends ta place. »
Des conseils, voire des injonctions que l’on reçoit petit et que l’on finit par se donner à soi pour continuer à vivre.
La peur de déborder et de déranger les plates-bandes sensibles des uns et des autres.
La peur de se gonfler de suffisance et de s’envoler comme un ballon lâché au vent.
La peur d’être invisible ou la crispation de s’affirmer.
La peur d’être trop ou pas assez.
Quelle est ta place dans le noyau, le groupe et au-delà ?
Difficile équilibre du funambule en constantes oscillations.
Épineuse place à trouver quand tout bouge tout le temps mais quand l’Homme s’emploie avec assiduité à être un agile et habile conservateur.
Même si la glace semble figer et paralyser le mouvement,
Même si les dunes de sable ensevelissent et atrophient la mobilité,
Même si apparemment la nature dort, la vie souterraine et stratosphérique continue son périple.

Alors quelle est ta place ?
Où est notre place quand nous sommes dedans et dehors ?
Pourquoi choisir ? Et pourquoi faudrait-il se justifier ?
Au nom des conventions et des convenances sociales, de la politesse et des bienséances ?
Au nom d’un conditionnement dûment ingéré, mâché et intégré.
L’autre regarde toujours le monde depuis sa fenêtre.
Et il est bon de se souvenir, en chœur, en écho, et en d’intenses déflagrations, que sa fenêtre n’est pas le monde.

Alors tu peux être là et aussi un peu ailleurs.
Tantôt avec eux, tantôt avec toi.
Tantôt dans la vie sociale bouillonnante et exaltante, tantôt dans les nuages de la rêverie silencieuse et contemplative.
Alors tu es libre d’être qui tu veux et à chaque moment tu réinventes ta place.
A chaque seconde, tu choisis parmi une multitude de voies possibles depuis ton magma intérieur.
Les racines du phénix reliées aux confins de la Terre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.