À première vue, il semblait inaccessible.
On pouvait le juger hermétique ou indifférent.
Était-il absent ou insensible ? Les deux à la fois ? Ou rien de tout cela ?
On pouvait l’étiqueter de bien des choses tellement l’équanimité de son cœur nous apparaissait hors de portée.
Et on pouvait aussi s’illusionner car à celui qui avance sans voir, sentira qu’il est identique et égal à cette nature parfaite.
« Je suis toi et tu es moi. »

Niché en son calme intérieur, il gardait en toutes circonstances et à toutes épreuves, son sourire et son regard.
Un sourire presque indéfinissable et pourtant si évident et simple.
Un regard mystérieux dont on se sentait cependant très proche.
Un visage de paix où la joie rayonnait sans aucun effort ou envie ostentatoire.
Il était déconcertant d’une joie paisible et malicieuse.

Il n’avait pas de strass, de paillettes, ou de diamants mais il irradiait ce que nous cherchions tous.
De l’équilibre dans la confusion.
De la tranquillité dans la torpeur.
De l’amour dans le chaos.

Il nous invitait à jouer la partie avec candeur et drôlerie.
Ses yeux pas tout à fait rieurs et son sourire à demi espiègle nous encourageaient à croire que l’amusement était possible.
Et peut-être même plus car on eut dit que sa sérénité s’émerveillait !
Une joie humble qui s’enchante doucement et silencieusement.

Il était détaché mais concerné,
À distance mais responsable du monde.
Mesuré mais touché par les tempêtes.
Il était avec nous depuis son lac infini.
Il demeurait équanime.

« Je regarde un horizon qui est là mais qu’on ne voit pas. »