La folie des grandeurs

La folie des grandeurs

Boule de roche envahie par le froid.
La nuit m’enserre et m’empêche de voir mon chemin. Suis-je perdue ?
Mes forces s’évaporent comme l’eau gazeuse relâchée.
Attirée pour me laisser choir, je sombre et tombe dans le vide.

Mon adn se réveille, s’anime et s’agite bientôt totalement.
Tel un lézard, je rampe à la recherche d’espace.
« Je veux ma liberté ! » m’écriais-je en moi.
Je veux plus, plus d’espace en moi.
Je veux qu’on m’étire et qu’on m’écartèle.
Telle une araignée chasseuse en quête de territoire, je cours frénétiquement. Je veux me tisser et me fondre avec plus grand que moi.
Et en une seconde, je me sens tournée et flottée en apesanteur.
Addict au tourbillon psychédélique, un pur moment d’ivresse intense s’empare de moi. Suspendue en l’air, c’est la transe.
Mais je veux plus. Toujours plus d’espace !
Tel un animal sauvage retenu en cage, je fais les cent pas. Je tourne et me retourne encore et encore. Je trépigne sans pouvoir m’arrêter.
Je ne sais pas où je suis mais tout est trop petit autour de moi.
Alors de façon obsédante, je gratte tout autour pour me mettre en hauteur.
Prisonnière, je cherche sans relâche une issue : Que l’espace s’agrandisse !
Je grogne et rugis de colère. Ma rage griffe l’air.
Car ma vie en dépend,
Car je vais asphyxier ou devenir folle, j’implore maintenant que l’on me donne ma liberté.
Je supplie que l’on me délivre de cette incessante et paranoïaque violence.
Un Homme survient !
« Aide-moi, sauve-moi. »
Telle une bouée, je l’attrape et m’affale sur lui de soulagement.
Tout mon être éclate en sanglots et retrouve de l’oxygène. Redevenue embryon, je renais grâce à l’Homme.
« Tu es mon ticket pour la liberté. »
« Tout est tellement plus spacieux avec toi. »

Astre de nuit, la lune, est déjà immense et libre.
Mais la folie est aussi en elle.
Et l’Homme est sa ressource salvatrice.

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