Chiens de faïence

Chiens de faïence

Qui va parler le premier ?
Qui va oser se mouiller et se dévoiler ?
On s’observe, se jauge, se scrute.
On se cherche et on se trouve.
Et pourtant on s’échappe toujours.
Mais on se désire... et on s’embrasse et on s’enlace et on s’étreint.
Plus fort que tout.
Est-ce une rencontre ou des retrouvailles ?
Peau à peau, on découvre notre chaleur mais comme des aveugles qui s’ignorent on se perd à mi-chemin.
On tâtonne pour se trouver alors que nos corps semblent déjà se connaître.
Peur de la réalité ?
Déni des réalités ?
Nous sommes des chiens de faïence alors qu’à l’intérieur ça crépite et ça brûle.
À nous d’ôter le voile de nos yeux.
À nous de déposer nos entraves comme on enlève une armure.
À nous de délier notre langue comme un lotus en éclosion.

Existe-t-il un amour qui sous la combustion de ses flammes ardentes déloge et déracine nos abysses ?
Est-il un amour qui déchire notre être pour nous éveiller à un tout nouveau paradigme ?
Est-il un amour passionnel, fusionnel et magnétique et encore bien au-delà ?
Est-il un amour où ton corps ressent et éprouve l’autre à distance ?
Est-il un amour qui ne peut s’épanouir entre deux êtres qu’à la seule et inaltérable exigence que les deux s’aiment d’abord inconditionnellement séparément ?

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