Devenir

Devenir

Elle était l’horizon qui vibre sur le bitume.
Elle était cette ligne de fuite qui existe tel un mirage.
Ce frémissement comme une vague,
Ce chatoiement ondulatoire.
Ce souffle que l’on ressent ou que l’on rêve peut-être ?
Elle n’était ni respiration, ni expiration car elle était à la fois les deux et entre.
Cet interstice vibrant qui est là ou que l’on veut voir, qu’on pressent et ressent plus qu’on ne touche des yeux.
Ce milieu que l’on convoite toujours et que l’on course avec amour.
Ce chemin, que l’on veut fixer, saisir et retenir comme la voie du centre, mais qui est par nature mouvant, glissant et mutant.

Elle était entre le ciel et la terre et elle devenait les deux,
Ou bien les rencontrait-elle ? Ou s’en souvenait-elle ?
Ou comprenait-elle qu’elle était du devenir ?
Ciel et Terre déjà réunis en elle.
Et elle, aussi cet éclat d’air sur le bitume.

Elle était déjà ce qu’elle cherchait à l’extérieur. Il n’y avait plus de raison de courir après un hypothétique et séduisant ailleurs.
Elle était l’énigme et la réponse.
Et pour trouver la solution, elle devenait le pont entre les deux.

Un horizon déjà là mais voilé d’ignorance.
Un suintement de l’atmosphère qui disparaît en même temps qu’il en transpire.
Ni début, ni fin. Ni naissance, ni mort.
De la réconciliation des paires d’opposées.
De la découverte d’être, déjà là et en chemin.
Du passage fluctuant mais permanent.
Du devenir d’oxymores.

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