Où es-tu ?

Où es-tu ?

Je regarde ta silhouette assise sur le fauteuil. 
Par de légers mouvements vers l’avant, tu bougeottes comme pour chercher quelque chose.
Changer de position ? Trouver plus de confort ? Sur le point de parler ?
On te demande. Mais tu nous dis qu’il n’y a rien.
On se remet à parler entre nous.
Et bientôt je pose mon regard sur ton visage. Et cela m’apparaît.
Où es-tu ?

L’iris de tes yeux presque transparente ressemble à un océan fatigué et fragile.
Tes cils sont si fins et décolorés que je me demande comment ils font pour tenir debout.
Et tes joues ne sont plus des joues. Elles ont disparu dans du creux.
Mais le plus troublant, c’est ton regard car il ne regarde pas.
Est-ce du vide, de l’ailleurs ou un nouvel espace qui t’habite ?

Ce n’est pas un regard hagard ou planant.
C’est un regard qui s’en est allé et c’est l’absence qui occupe désormais sa place.

Où es-tu ?
Car je te cherche et te scrute pour te retrouver.
La vie s’étiole doucement. Et je reste spectateur de ce lent feu qui s’éteint.
Je ne peux que contempler et déplorer en même temps ce paysage entre deux mondes.
Une antichambre d’une fin et d’un début.

Où vas-tu quand je te vois disparaître ?
Quelle est cette passerelle invisible où la vie et la mort se font face à mi- chemin pour la passation de relais ? 

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