Eau, es-tu là ?

Eau, es-tu là ?

Quand je pense à toi, te regarde ou te caresse de mes doigts, je deviens envieuse.
Oui et quand je me sens à l’étroit et crispée dans ma vie, je crois même que je ne suis pas loin d’être jalouse.
Vois-tu, toi, tu es fluide et libre.
Tu te faufiles dans la moindre fissure, dans le plus petit interstice, en-dessous, au-dessous, ou entre.
Tu te frayes un passage et ne demande pas la permission.
À force de t’avoir domestiquée, et d’ouvrir et fermer notre robinet comme un interrupteur on-off, nous l’avons oublié.
Mais à l’état sauvage dans les rivières, les cascades et les mers, tu continues ta course sans t’agripper à ce que tu frôles.
Alors oui, je me rêve toi.
Je me rêve eau.

Je rêve de me laisser glisser sans m’accrocher aux choses, sans chercher à retenir ce qui ne peut l’être.
Je rêve d’épouser la vie tel le mouvement des vagues.
Comme toi, je veux surfer les obstacles en les contournant avec créativité.
Je me vois déposer mes entraves de roche et continuer mon chemin.
Ça serait tellement plus léger et joyeux de me laisser faire avec quelques notes d’insouciance.
Mais fini les souhaits au conditionnel, j’apprends à faire danser mon feu avec mon eau.

Là où l’eau est transparente, je m’imagine avec plus de clairvoyance et de lumière.
Là où l’eau est calme, je m’imagine avec plus de sérénité et de plénitude.
Là où l’eau est déchaînée, je m’imagine nettoyer et purifier nos maux, nos petits et grands drames.
Tous les jours, je cultive mon océan et j’arrose en douceur à fines goûtes mon corps, ma parole et mon esprit d’une eau joyeuse et pacificatrice.

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