Entre deux mondes, sur le point de bascule, 
Juste avant que tu ne chutes dans le sommeil, juste avant que tu t’évanouisses volontairement, 
Te voilà écrasé par un poids assommant qui te paralyse tout entier. 
Tu veux bouger mais tu ne le peux. 
Tu penses fort à lever le bras mais en vain. 
Tu n’as plus la main mise sur ton corps. 
Tu as l’impression de te débattre pour t’extirper de ce qui te fige mais rien ne se passe. 
On te maintient et t’enlace même autour de la poitrine. 
Ton cœur s’accélère comme s’il était pris de tachycardie et d’intenses frissons te parcourent le corps. 
Ta tête est saturée de sons stridents et de flashs d’images violentes qui ne t’appartiennent pas. 
Tu sens que l’on te traîne pour te sortir de ton lit. 
Tu sens que ton corps se déplace alors que tu ne le veux pas. 
Tu sens que l’on veut rentrer en toi et te prendre. 

Aspirer ton souffle. 
Voler la vie. 

Tu résistes et tu luttes. 
Juste faire bouclier et barricade contre les mangeurs de lumière. 

Puis, plus rien. 
C’est parti et tu retrouves ton corps sans trop réaliser. 
Une main sur ton cœur pour vérifier. 
Oui, il bat fort, 
Très fort de peur. 
Et tu as chaud et tu es en sueur, 
Et non, ce n’était pas un cauchemar. 
Car tu sais maintenant que la science-fiction n’a rien inventé. 

Que venait-il de se produire ? 
Une rencontre énigmatique à demi mystérieuse où le savoir cartésien implose. 
Car tu sais maintenant reconnaître la vie s’en aller de toi. 

Il est des passages qu’il est important de laisser secrets et de ne pas s’amuser à emprunter même s’il existe bien des ponts et des portes.