Mère

Mère

Dans une attirance irrépressible, tu t’avances à pas feutrés avec une exquise curiosité pour ce que tu perçois au-delà de tes yeux. 
Plus ton désir d’être proche monte et plus il t’impose dévotion et reconnaissance.
« C’est ta mère, c’est toi. Vous êtes pareil. »

Dans un dépouillement qui ressemble trait pour trait à une mise à mort,
Où l’agonie t’atrophie et t’asphyxie de l’intérieur,
Où tes cris et tes larmes sonnent l’inexorable oxydation de la roche en sable.
Dans une libération qui se marie à un recueillement sans égal, tu rends grâce à cette immense beauté que tu sens aussi être tienne.

Est-ce un miroir ? Une porte ? Un trou ? Un vide ? Un plein ?

Et l’attirance devient Amour,
Et le désir devient fécond,
Et s’est tout ton être qui cherche à embrasser cette terre nourricière. Aspirant à la fusion, tu veux redonner ce que tu reçois.
Une partie du tout, tu te faufiles pour renaître comme le bébé se loge puis s’extirpe des entrailles de sa mère.

Si tu pouvais rester là, en suspens entre la vie et la mort.
Dans ce présent immuable et infini.
Dans notre Mère, l’espace primordial, dépourvu de toute forme d’histoire et d’identification.

Pourvu d’importer ce réel dans nos songes de réalité pour se souvenir un peu plus dans le chaos du monde de notre essence lumineuse et spacieuse.

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