Croire que c’est possible. 
Croire qu’un autre chemin existe devant une voie bloquée ou condamnée. 
Croire contre tout bon sens, contre tout pragmatisme que c’est déjà là.
Croire à la passion voluptueuse et sulfureuse devant la raison cadrée et normée. 
Croire que la tempête est aussi un joyau. 
Croire à la guérison devant la maladie. 
Croire à la réparation devant le trauma. 
Croire au rire devant la peur. 
Croire à l’ouverture devant nos armures et nos blindés. 

Croire au pouvoir de l’intention. 
Croire à l’élan d’une main tendue. 
Croire au tambour de son cœur. 
Croire aux éclats de l’intuition.  
Croire que le corps a déjà la solution. 

Croire qu’il n’y a pas de fatalité. 
Croire à la transformation devant l’inertie. 
Croire à la transmutation devant l’irréversible. 
Croire au mariage des apparents contraires. 
Croire à la coexistence des ambivalences. 
Croire à l’union des fragments de lumière. 
Croire à la réunification de nos îles. 
Croire que c’est bien déjà là, car c’est ce que nous décidons de regarder et de façonner. 
Croire plus que tout quand la raison nous torpille d’une écrasante rationalité. 
Croire que, même si tout semble s’y opposer, une profonde évidence scande sa vérité. 

Parfois elle susurre, murmure ou chuchote et on craint de la perdre ou de l’avoir peut-être même abandonné mais elle reste là. 
D’autres fois, elle sonne, éclate, éclabousse et tambourine pour nous éclairer. 

« Avoir la foi » est-ce cucu-la-praline ou est-ce inconscient de s’en priver ? 
Bien des quêteurs, du scientifique au moine, de l’athlète à l’artiste, du chercheur au visionnaire, en ont fait leur bâton.