A qui, à quoi tu veux jouer ?

A qui, à quoi tu veux jouer ?

Elle était bien plus qu’un prénom, qu’un sexe, qu’un métier, qu’une passion, qu’une carrière, qu’une réussite, qu’un échec.
Elle était bien plus que l’enfant de, le parent de et l’ami de.
Elle était bien plus qu’un je et son barda d'histoires.

Elle était bien plus que le connu et le visible, le fini et le solide.
Elle, toi, lui, moi, vous, nous étions bien plus que nos identités.

A qui, à quoi tu veux jouer ?

Elle était bien plus que le jeu mais elle devait pourtant jouer.
Elle était bien plus que les étiquettes mais elle devait pourtant choisir ses rôles.
Elle était bien plus que le fruit d’une éducation, d’un environnement et d’un storytelling mais elle devait rester ancrée dans la matière.
Elle était… elle… était
Elle est… elle cherche, elle joue à cache à cache avec la lumière.

Elle attendait ou elle espérait une illumination qui lui tomberait tout cuit et lui donnerait un nouveau sens.
Pourquoi jouer si tout n’est qu’illusion ?
Mais en chemin, son cœur se faisait moucharabieh et laissait entrer l’Amour, celui qui n’a ni visage, ni forme, ni mot, ni désir, celui qui inonde tout sans distinction.
Elle apprenait à desserrer le poing sur ce qui la façonnait jusque là.
Et quel vertige de sentir s’effondrer en elle qui elle croyait être !
Car la peur et la vérité de n’être rien étaient là.
Alors le moi, le costume, le prénom, les préférences, les aversions et les rêves sonnaient le signal d’alarme.
« Hé ! Mais non, non, on existe nous, on compte, on est là ! On est avec elle depuis le début. On veut pas la lâcher. Car sinon, on va où ? On est qui nous ? »
Vous êtes nos racines car on vient bien de quelque part.
Vous êtes des modalités et des options pour composer le sur-mesure dans nos vies.
Vous êtes notre pioche dans le jeu de cartes.

Alors à qui, à quoi tu veux jouer ?

Nous ne sommes rien de ce à quoi nous nous sommes identifiés.
Quelles chutes dans le vide !
Mais nous sommes tout car nous sommes le cosmos en nous.
Quelles sublimes retrouvailles !
Crédit photo : Mathieu Chatrain

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