Courant d’air

Courant d’air

Un courant d’air était rentré dans sa vie avec la déflagration d’un cyclone et la chaleur d’un incendie de forêt.
Un courant d’air de corps à corps.

Un courant d’air comme une porte toujours entrebâillée, à tel point qu’on ne sait pas si elle s’ouvre ou si elle se ferme.
Un courant d’air qui aime faire une halte pimentée avant de retrouver ses rochers.
Un courant d’air qui ne fait pas de sérénade à la Roméo sous le balcon de sa Juliette.

Étrange était ce courant d’air qui était passé en laissant une si grande empreinte.
À quoi ça tient un courant d’air ?

Une brise, une caresse, une étreinte.
Tu le sens arriver dans l’invisible.
Telle l’écume de la vague qui repart, l’air se retire puis s’ouvre de nouveau et se gorge d’une ondulation enivrante.
Ça se forme, ça existe, traverse ton corps, enveloppe ton cœur, et ça se décompose et fane pour disparaître complètement.
Un courant d’air est toujours de passage et nomade.
Impermanent, fugace et mobile, il s’éprouve et se danse.

Aussi éphémères et petites étaient les incursions de son courant d’air, elle en buvait jusqu’à la dernière goutte tant qu’elles étaient là.

En même temps qu’elle jouissait du cadeau d’une telle rencontre, elle la laissait s’éteindre et se dissoudre dans l’espace.
Le courant d’air devenait étoile filante puis se désintégrait en poussière et retournait au cœur du saint des saints du vide vibrant. 


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